Le Solbosch abrite aujourd’hui trois bibliothèques : la bibliothèque de droit, située dans le bâtiment H (301 places), la bibliothèque des sciences humaines, dans les bâtiments A, NA et NB (2198 places) et la bibliothèque des sciences et techniques, dans le bâtiment D (99 places). Cela n’a cependant pas toujours été le cas. D’une bibliothèque centrale à un système complexe de petits espaces avant de revenir vers un réseau plus centralisé, nous vous proposons dans cet article de revivre les grandes lignes de l’histoire des bibliothèques sur le campus du Solbosch.
On l’a vu dans un précédent article, l’histoire du Solbosch en tant que campus début au début des années 1920. Il fut décidé que le bâtiment principal, le A abriterait la bibliothèque, et que celle-ci connaitrait un système de libre-service, pour la première fois.
La première version de cette bibliothèque était située au premier étage et était constitué d’une grande salle de lecture, abritant 5000 ouvrages, d’une salle de périodique et d’une salle des professeurs. Le tout avait une capacité de 150 personnes. La salle de lecteur existe aujourd’hui encore dans un état quasiment similaire :
En face de cette partie en libre accès se trouvait un comptoir de prêt et derrière celle-ci les réserves non accessibles au public, si ce n’est aux professeurs et assistants (ainsi qu’aux doctorants jusque 1933). Il s’agissait donc de l’ancêtre de l’actuel silot. Ces réserves occupaient une grande salle sur deux étages, devenue aujourd’hui le lieu de consultation des périodiques.
Plan de la bibliothèque dans les années 20
Salle des périodiques, réserve des collections, salle de lecture et comptoir de prêt
Entre 1925 et 1939, les collections passent de 80 000 ouvrages à plus de 140.000. Quant aux périodiques, la Bibliothèque en suit, à la même période, près de 2000 à la même époque. En ce qui concerne le nombre de lecteurs, il passe de 769 en 1929 à 2215 dix ans plus tard.
Salle de prêt dans les années 1950
Après la seconde guerre mondiale, la Bibliothèque commence à se trouver à l’étroit. Des restructurations ont donc lieu afin d’augmenter sa capacité de rangement. Dans les années 60, le problème devient très important, il n’y a plus de places pour les nouvelles acquisitions. De nombreux projets voient donc le jour : un déménagement de l’administration afin de libérer le rez-de-chaussée, des rangements sous le square Servais, la construction d’une nouvelle bibliothèque… Rien ne verra finalement le jour, et il fut décidé, en 1968, d’aménager les combles situés au-dessus de la salle de lecture pour y réaliser des salles de périodiques. Ces salles sont, aujourd’hui encore, existantes.
Parallèlement à cela s’est posée la question des bibliothèques annexes. En effet, certains ouvrages spécifiques étaient dispersés, notamment dans de nombreux laboratoires, et, vu les problèmes cités plus haut, il n’était pas question de les ramener à la Bibliothèque. C’est ainsi que, dès les années 50, des petits bibliothèques spécifiques virent le jour dans les bâtiments L et U.
Bibliothèque de chimie dans le bâtiment U.
Dans les années suivantes, des bibliothèques spécifiques furent également créées en sciences humaines : une bibliothèque de droit et des bibliothèques rattachées à des instituts. Celles-ci prirent place dans d’autres ailes du bâtiment A ainsi que dans certaines maisons Avenue Buyl.
Une fois le bâtiment D construit, au milieu des années 60, il fut décidé d’y installer la bibliothèque des sciences et techniques, qui s’y trouve toujours aujourd’hui.
En 1971, c’est l’Ecole de Commerce qui souhaita s’exiler afin de pouvoir développer ses collections. Elle décida donc d’installer sa propre bibliothèque dans le bâtiment J, ancienne maison des étudiants. Ces locaux sont, aujourd’hui, occupés par des salles informatiques. Quelque temps plus tard, c’est la Bibliothèque de droit qui déménagea pour s’installer dans le nouveau bâtiment H, qu’elle occupe toujours aujourd’hui.
Bibliothèque de l’Ecole de Commerce et Bibliothèque de droit, années 1970
A la même époque, de nombreuses petits bibliothèques de sciences déménagèrent vers le campus de la Plaine. Il fut d’ailleurs, un moment, question d’y construire une nouvelle bibliothèque centrale réunissant toutes les facultés de l’Université. Le projet ne vit finalement pas le jour. Il fut aussi question d’y transférer la bibliothèques des sciences et techniques afin d’y déménager la bibliothèque située dans le bâtiment A, mais cela ne fut pas réalisé.
La situation était donc la suivant au début des années 70 : une bibliothèque de droit dans le bâtiment H, une bibliothèque des sciences et techniques dans le bâtiment D, une bibliothèque du commerce dans le bâtiment J, une bibliothèque des sciences humaines dans le bâtiment A, et de nombreuses petites salles réparties sur l’ensemble du campus. Le tout à une époque où l’informatisation n’avait pas encore eu lieu (elle n’apparu qu’au milieu des années 1980) et où la gestion de tout cela était donc manuelle.
Au début des années 90, un projet plusieurs fois évoqué, on l’a vu, par le passé, refit surface : une bibliothèque centrale. La suite, on la connait : un nouveau grand bâtiment, le NB, qui réunit l’ensemble des sciences humaines (exception faite du droit). Les étages du bâtiment A conservent néanmoins leurs salles de lectures, accessibles désormais via des passages sous-terrains depuis la nouvelle grande bibliothèque.
Mais cela c’est une autre histoire. Pour la connaitre, cliquez ici !
Déménagement vers la nouvelle bibliothèque en 1994
En 2014, une dernière évolution a lieu : une signalétique commune est mise en place et permet d’identifier plus aisément les lieux où elles se trouvent.
Source : DEVROEY Jean-Pierre, BROUWER Christian, eds., Bibliothèques, les bibliothèques de l’Université Libre de Bruxelles depuis sa création et la Nouvelle Bibliothèque des Sciences Humaines, Bruxelles : Bibliothèques de l’Université libre de Bruxelles, 1995.